Tarantino, c’est un peu l’idole de toute la génération 85-90. On a tous vu Pulp Fiction 150 fois quand on avait 15 ans en fumant des pétards et en enculant un pote couvert de latex. C’était vraiment un chef d’œuvre de violence, d’humour et de cool attitude. C’est alors avec un enthousiasme d’adolescent qu’à chacun de ses films je quitte ma salle obscure pour une autre, plus chère, et que je me goinfre de pop corn devant les hectolitres de sang versés sur grand écran. Un peu déçu par Inglorious, mais que j’avais quand même applaudi et vu deux fois à l’époque, je garde une confiance en ce gros connard et espérant qu’il ne se vautrera pas en s’essayant au western.
Et bien si, il s’est vautré, bon ce n’est pas de la merde mais quand même… Et le plus énervant est que tout le monde a adoré. Alors, vous aussi, si vous voulez faire votre malin en soirée à être l’original, le connard à gifler qui critique tout, voici quelques arguments à sortir à tous ces fils de pute qui mangeraient une merde si elle sortait du cul de Quentin.
La première chose qu’on remarque, c’est que le début est chiant. Et ça, c’est une première dans l’histoire des Tarantino. Même si on apprend à rentrer dans le film au fur et à mesure grâce au jeu d’acteur et au choix des musiques, toujours aussi efficaces, les techniques de Tarantino sont épuisées et connues. A un moment donné, pendant l’attaque du Klu Klux Klan, qui commence pourtant très bien, la lourdeur des dialogues censés être comique fait soudain penser à du Laurent Baffie tellement le gag de la cagoule est exploité à outrance. Qu’est ce que tu veux nous dire Quentin ? Que le KKK est ridicule ? Fais attention, tu risques d’obtenir le prix nobel de la paix. Autre exemple de lourdeur, Samuel L Jackson. A un moment donné il sauve le film, son rôle de Bounty (l’esclave noir mais blanc à l’intérieur car complètement vendu aux fils de pute de sudistes) est vraiment génialement interprété et drôle. Mais il est tellement présent et redondant qu’il en devient lourd. Pourtant, son personnage de chef des serviteurs qui, au final, est le seul à découvrir la supercherie des héros, ça c’est la grosse trouvaille du film. Mais ses mimiques deviennent tellement relou qu’à un moment donné, je me suis senti aussi gêné qu’en voyant les bronzés 3. Mais le public riait, riait… Exit la « finesse » des dialogues de Reservoir Dogs, on passe aux bons vieux gags de répétition… Bravo Quentin, tu es le nouveau Dany Boon. Les gens vont se déplacer tous les 2 ans pour voir ton Kill Bill 12, et gare à ceux qui te critiquent, tu es devenu le Walt Disney de l’extrême violence.
Ce que j’aime chez Quentin, ce sont ces scènes inutiles de dialogues improbables grossiers sur des sujets incongrus qui finissent en bain de sang non justifiés. De plus en plus, le mec au grand menton se sent obligé de justifier sa violence en mettant de grands méchants fastoches et consensuels. Le grand méchant Bill, les nazis et maintenant les esclavagistes. Bien sûr, nous ne sommes pas débiles, on comprend que Tarantino ne veut pas nous donner de grandes leçons d’humanité (quoique dans les deux derniers…) mais si le fond n’existe pas, qu’en est-il de la forme ? La forme était l’atout principal des trois premiers films Reservoir fiction Brown, l’histoire on s’en battait un peu les couilles, là c’est le contraire, surtout dans Jango. Je ne me rappelle pas d’un seul plan qui m’a troué le cul, sans mauvaise foi. De plus, les dialogues, à part quelques contre exemples, sont quand même vachement moins pointus et travaillés que dans ses premiers opus, j’irai même jusqu’à dire que c’est bâclé. Mais que voulait-il donc faire ? Un défouloir pour les frustrés de l’esclavagisme ? Et bien c’est sûr, c’est plus réussi que le pitoyable essai de Fabrice Eboué et Thomas Ngijol : Case Départ (on attend d’ailleurs avec impatience la suite avec Eli et Dieudonné : Gaz départ). Donc, même si ça marche un peu parfois (au moment par exemple où un gros hip hop avec les mots nigger déboule comme une bombe dans le film), le tout est quand même raté. Le massacre des nazis dans le cinéma d’Inglorious était quand même vachement plus hardcore et percutant. Ici, les massacres sont gâchés par de mauvaises blagues qui transforment le film en une caricature de Tarantino. Mon pauvre vieux, tu es devenu comme Hitchcock, tu perds la main mais personne ne s’en rend compte.
Toute la scène chez DiCaprio a failli me réconcilier avec toi et te pardonner les maladresses du début du film. Le crescendo est parfaitement exécuté, on aime, c’est ça que tu aurais du faire depuis le début ! Mais la fin, mon dieu la fin… Ne t’oblige pas, Quentin s’il te plait, à rajouter une demi heure, rapprochant ton film des trois heures, juste pour une scène pas top, qui n’a pour but que de te montrer toi et tes copains (d’ailleurs vraiment très drôles certes mais merde c’est pas la Télé des Inconnus là bordel). Surtout si tu n’as pas de fin plus intéressante qu’un massacre que tu aurais pu conclure 20 minutes avant. Là, tu m’as vraiment saoulé. Tu fais une erreur de débutant du scénario là. Au final, le film est quand même sympa grâce à la scène au CandyLand de Leonardo. Mais toi, tu n’as pas le droit de faire ça. C’est ça aussi d’avoir réussi des films dans le passé, ce genre de trucs n’aurait pas pu arriver à Kassovitz. Ça aurait pu être un chef d’œuvre si tu ne te prenais pas pour le Dieu des Dieux. Tu as voulu faire un western spaghetti, au final tu as fait un Eastern Bolino.
Ps : C’est bien ce que je me disais, Alexandre Dumas n’était pas noir.