Comment survivre à un Noël de merde?

Bonjour à tous. J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Oui je sais, il est tôt, mais autant vous prévenir tout de suite : ce soir, c’est la noël. Si certains commencent à avoir peur des courses de dernières minutes pour le repas en famille de ce soir, il faut avant tout penser à ceux qui au lieu de se précipiter vers les grands magasins de Saint Lazare, vont à la pharmacie la plus proche pour chopper 5 boites de Xanax et une poire à lavement. Une pensée également pour les moins courageux, ceux qui vont préférer se diriger vers une quincaillerie pour obtenir la toute dernière génération de cutter. Tout simplement parce qu’ils ne s’imaginent pas l’horreur que c’est d’avoir ce fardeau qu’est le dîner de Noël en famille. Big up à tous les suicidaires donc. Tous les gens coincés dans les embouteillages pour rejoindre leur sang pourri aimeraient être à votre place alors arrêtez de vous la jouer pleurnichard. Pour ceux qui n’ont encore rien acheté, voici nos conseils.

 

Gérer l’apéro

L’arrivée est dure. Vous êtes en retard, tout le monde est déjà bourré. Et non, y a pas que les étudiants en école de commerce qui ont besoin de ça pour avoir des trucs intéressants à dire. Vous faites la bise à tout le monde en slalomant sur les joues pour éviter les bouts de crackers. Tout le monde vous demande de vos nouvelles alors que vous venez de vous faire licencier, que votre meuf vous a largué, tout ça à cause de la mort de votre jeune enfant en bas âge. Mais gardez vos petits soucis pour vous à la Noël, c’est la fête du bonheur, pas des destins pourris.

Réponse conseillée : « Ca va, ca va ! Heureusement que c’est Noël Et toi ma poule ?»

Ne vous en faites pas si cela n’est pas vrai, tout le monde fait crari qu’il a une vie cool. Si c’était vraiment le cas, on aurait déjà laissé tomber tous ces individus qu’on ne voit qu’une fois par an au nom d’une fête religieuse qui n’a même plus aucune signification, à part celle de remplir les centres commerciaux dans le but d’acheter des objets pourris que si on en avait vraiment besoin, et bien on les aurait déjà acheté tête de nœud.

Il arrive, cachez-vous les enfants!

C’est à ce moment de la soirée qu’arrive un gros monsieur tout rouge avec la barbe pleine de bouts blanchâtres, habillé comme un sac et accompagné d’une naine qui bave. Une odeur de sapin envahit la pièce. Non les enfants, ce n’est pas le père Noël, c’est ton grand père et ta grand mère. Ils sont géniaux car ils vont animer la soirée en demandant sans arrêt où est passé tonton Jacques, décédé il y a huit ans d’un cancer de la bite. Et ça, c’est drôle. Après tout ils ont raison, tout le monde va passer la soirée en tentant de se rappeler comment que c’était plus sympa avant. Eux n’auront pas ce problème, ils sont coincés dans une espèce de dimension parallèle où on a tous encore 8 ans, où tes parents n’ont pas divorcé, où Luc n’est pas ce sodomite excentrique et où Cyril n’a pas épousé sa négresse. La France telle qu’on la rêvait au temps du maréchal.

C’était mieux avant…

Mais cela n’a pas toujours été comme ça : quand vous étiez petit, Noël était un jour béni. Pas à cause de la naissance de Jesus, lui on s’en branle dans une chaussette et on la fout près de la cheminée. Si on attendait ce jour comme on attend aujourd’hui la fin du monde, c’était à cause des super cadeaux qu’on allait avoir. On y pensait toute l’année, on passait le mois de décembre le nez fourré dans un catalogue Jouet Club (ou La Foire Fouille selon les moyens) à désirer des figurines Sos Fantômes en plastoc à 50 francs comme si c’était le tout dernier Imac. Et rien que le fait d’avoir la boite en carton encore couverte du sang des petits chinois qui te l’ont assemblée te mettait en joie, même si au final le jouet en lui même en fait bah t’en avais rien à foutre. Tout comme ce lot de slips Calvin Klein, le premier cadeau de Noël 2012, qui s’annonce bien différent de ceux que vous viviez quand vous aviez trois poils aux burnes.

L’ouverture des cadeaux!

Vous essayez alors de revivre ces moments avec les enfants présents dans votre famille. Seulement, ils n’ont eu que des jeux vidéos et des dvd de merde et ils n’en sont même pas contents. Même pas de quoi passer une soirée aux urgences, car aucune trace de toutes petites pièces tueuses dans ces cadeaux pourraves. Ils voulaient une Wii, mais papa est au chômage alors ça sera des trucs trouvés sur le bon coin et picétout. Tu retournes tant bien que mal à l’ouverture de tes nombreux cadeaux comme Gérard Depardieu quand il ouvre une lettre du fisc. Vous prenez le plus gros paquet, même si vous en avez peur. Votre grand mère Alzeimer s’affole. « Ca, c’est le père Noël de Mamie ça. Il s’est bien vidé les poches pour celui-là mon grand dadet. Allez ouvre vite »… C’est un X Wing… L’avion mythique de Star Wars reproduit en jouet… Le même qu’elle vous offre depuis que vous lui avez commandé en novembre 1992«  Tu l’avais pas celui-là hein ? »



Réaction conseillée :
« Oh trop bien ! Mamie merci !

« Dépêche toi, il t’en reste 2 petits là au fond du sapin ! » vous rappelle Corinne, votre tante dépressive célibataire, celle qui vous a acheté les slips. Pour lui faire zizir, vous ouvrez le premier cadeau avec votre nom écrit dessus sur le carton maison du monde. Vu le regard que vous tend votre chère mère à ce moment là, vous vous doutez que c’est le sien. Ha chouette, le bracelet Mauboussin de Garou !

Réaction conseillée : « Whaou il est magnifique, je t’avais dit que je le voulais ? Comment t’as su ? Merci maman ! Je t’aime. Tu as enfin accepté mon homosexualité. »
Vous le mettez et faites une belle photo avec pour l’envoyer aux copains sur Facebook. Enfin en vrai vous postez la photo sur E-bay pour tenter d’en tirer de quoi vous acheter un pochon de beuh. Voilà ce qui vous aurait fait plaisir. Deux trois boites de Lexomil, et des traces de coke, pas toutes ces merdes. Allez on continue.

Votre petite sœur vous fait son premier cadeau ! Vous êtes trop touché car c’est le premier présent que vous recevez de cette gaudiche.  Vous voyez le paquet Séphora et là vous commencez à flipper. Vous l’ouvrez. Ha. Du parfum. Ha. Vous savez qu’elle s’est saigné pour cette merveilleuse essence de chez Jean Paul Gouttière alors vous faites mine d’être ravi. Vous en mettez une demi touche et l’effet est immédiat : vous sentez le cycliste portugais.

Réaction conseillée : « Ha ça fait aussi after shave donc ? Merci sœurette». Et donnez lui ses billets pour aller voir la diffusion sur écran géant du concert de Lenny Kravitz en 3D au multiplex de Chelles. Rassurez-vous, pour votre cousin Cyril, le beauf raciste qui est marié à une renoi, elle lui a carrément peint une croute à partir d’une photo qui était déjà moche.

Votre grand mère Alzeimer s’affole. « Ca, c’est le père Noël de Mamie ça. Il s’est bien vidé les poches pour celui-là mon grand dadet. Allez ouvre vite ».

Il s’agit d’un autre X Wing.

Votre cousin Cyril, le beauf raciste qui est marié à une renoi, a lui opté pour la solution fastoche et efficace du Dvd. Vous espérez avoir le dernier Batman et vous êtes content même si le film est à chier car quelqu’un a enfin trouvé un moyen d’occuper le reste de la soirée. Et bien non, vous vous êtes gouré, il vous a acheté le coffret Bref. Tous les épisodes à s’enchaîner en se bidonnant.

Réaction conseillée : « Oh putain génial, je voulais l’acheter, j’ai bien fait d’attendre ! 80 épisodes ! Whaou chanmé ! C’est bien foutue comme série tu les as vu non ? Merci mon zinc. »

« C’est pour qui ça ? » vous crie tonton Luc, le tonton qui fait tonton et tata en même temps. Le mec que tout le monde sait qu’il est pédé mais que mamie lui demande quand même sans arrêt quand est-ce qu’il va se trouver une belle fiancée, sans comprendre que David, qui vient tous les ans, n’est pas son meilleur ami. Papi va d’ailleurs leur faire part, au cours du repas, de ses craintes face aux manifestations hostiles des bouffe-couilles dans les rues de Paris. Vous voyez venir la scène à 3 km alors veillez à ne pas trop les vexer dans leur choix de cadeau, même si c’est vraiment des cadeaux de pd. Vous ouvrez son tout petit paquet… Des places de concert…

Réaction conseillée : « Ho là là deux places pour aller voir Robin des bois avec M. Pokora ?! Trop fort ! Tu viens avec moi obligé !  Ha merde c’est en mars… Fais chier je serai au Yémen… Too bad…»

D’ores et déjà prévoir un voyage dans une contrée lointaine pour cette période.

Conclusion

Vous demandez ce que vous avez fait au petit Jesus pour que votre famille vous imagine comme un beauf qui pue, qui met des slips et qui kiffe les spectacles de merde. Mais ne vous inquiétez pas, ils ont pensé la même chose des présents à chier que vous leur avez offert. Noël, c’est avant tout une excuse pour se donner bonne conscience. Mais en vrai, on en a tous bien rien à foutre. On a tous maudit le moment où l’on a fait la queue deux heures avec des connards à la Fnac pour acheter le dvd de The Artist à tatie Clotilde.

Noël serait bien plus cool si l’on utilisait tout ce budget pour s’acheter des trucs pour soi. On serait bête de content et la soirée demeurerait du coup bien plus agréable. Arrêtons de faire croire à nos enfants que cette journée est merveilleuse tout ça parce que vous êtes trop pinces pour leur acheter une bidouille à 20 euros de temps en temps. Après, ils passeront tous les réveillons suivants à ressasser les souvenirs avec le fantôme des Noël passés, à l’époque où ils étaient trop cons pour s’apercevoir que le bonheur d’une vie de famille heureuse ne se pré fabrique pas. Surtout pas en utilisant l’image d’un pédophile à la barbe blanche, relooké par une marque de soda. Comme si une légende dictée par le grand capital pouvait nous transformer en mère Teresa lowcost et nous faire oublier que personne sur Terre ne peut se blairer.

Je t’encule Teresa, tout ce que je voulais c’était les hippogloutons.

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