L’autre jour, Philippe Bouvard de la mort, ce gros porc qu’on paye depuis 40 ans à dire à Guy Montagné qu’il a trouvé la bonne réponse, mais aussi pour se bidonner des pitreries désopilantes de feu Sim, a publié un pamphlet contre le chef de l’état qui sera surement au programme d’histoire quand le pays sera sous le joug de Jean-François Copé, lu en classe à la place de la lettre de Guy Moquet. Dans ce torchon, cette loutre lubrique emploie le mot « assistés » pour qualifier les chômeurs, raccourci typique de la beauferie politique française qui consiste à dire autour d’un comptoir invisible mais gigantesque, que les sans-emplois profitent de notre système de chômage et s’engraissent sur le dos des honnêtes gens.
Chômage branlette : mythe ou réalité? Répondons à cette question sans objectivité et avec plein de fautes de français comme d’hab en étudiant le cas de Kamel Kaddour, le héros de la série des Chier au boulot, que nous avons suivi durant ses deux ans de chômage. Ce ne fut pas facile, deux de nos reporters sont morts de rupture d’anévrisme à cause des joints de beuh chimique fumés par centaines. Mais ce cas était parfait pour comprendre le phénomène chômage, non seulement parce que c’est un cas typique de ce qui se trouve comme branleur dans la capitale, mais surtout parce que c’est un arabe. Bonne lecture, surtout à ceux qui ont tapé les mots Philippe Bouvard anal sur google et qui sont tombés sur le blog. Respect.
L’angoisse du cdi
Kamel était consultant en consulting depuis 3 ans au CIDPV, le centre d’information et de documentation sur le papillomavirus. Kamel est victime d’un syndrome que nos parents ne comprennent pas : l’angoisse du CDI. En effet, dans la télé, depuis qu’on est tout petit, on nous dit que l’entreprise c’est tout pourri, que c’est aliénant, et que les mecs qui s’engouffrent là dedans toute leur vie sont des losers. Alors que si on a assez de pognon pour se poser cette question à 25 ans, c’est que nos losers de parents l’ont subi pendant plus de 30 ans sans trop en avoir honte. Du coup, pour éviter cette vie de merde, on a tous envie de monter notre boîte, de bosser en freelance ou encore en auto-entrepreneurs, la dernière arnaque qu’on a piquée aux allemands pour précariser encore un peu plus le travail dans le tertiaire. Et ça marche! Car tous ces cons se croient über libres alors qu’ils payent trop d’impôts et qu’ils ne bosseront plus passé les 35 ans parce qu’ils seront trop vieux pour comprendre comment que marche Zgiboob.com, le remplaçant de Twitter, et qu’ils n’auront alors aucun droit, car ils n’ont pas cotisé.
Alors quand le patron de Kamel lui proposa le choix entre un autre CDD mal payé qui peut éventuellement conduire vers un CDI, lui assurant ainsi un avenir de frustration et de se taper pour 30 ans la vieille gueule de Corinne de la compta au réveil, notre ami à la peau basanée eut un coup d’hésitation et a choisi le voie du chômage. Il se disait à l’époque qu’il pourrait prendre un peu de temps pour voyager, en Thaïlande, niquer quelques putes pour ainsi réfléchir à des idées afin de monter sa start-up sur Panam et passer consécutivement dans Capital, puis Enquête Exclusive. Ce projet ne viendrait bien entendu jamais à l’idée d’un français de souche motivé comme Philippe Bouvard qui, devant la même impasse, aurait sans doute rebondi avec une nouvelle version des Grosses Têtes encore plus fandarde.
Cap vers l’entreprise
Selon Paul Emploi, le demandeur d’emploi est une femme noire avec des pulls moches et l’employeur est un trouduc de babtou avec une tête de bite et une cravate trop cheum.
Est-ce facile de carotte le Pôle Emploi pour percevoir des indemnités tous les mois? « Oui et non », nous répond Kamel. Il y a deux cas de figure : soit tu cherches vraiment du boulot rapidement, et puis tu cherches et puis tu trouves par toi même et Pôle Emploi te dédommageras pendant ce temps là, si tu as assez cotisé. Soit tu choisies de ne pas trouver pour prendre un peu de bon temps, tu donnes des exigences impossibles qu’ils n’arriveront jamais à suivre, et là tu risques d’être relégué dans leur structure spéciale, une sorte de camp de concentration pour chômeurs longue durée: Cap vers l’entreprise. Cap vers l’entreprise c’est un peu l’arnaque de Pôle Emploi, le truc qu’on sait pas trop ce que c’est, même pas eux. Pour le moment, car on parle de la privatiser, c’est une antenne du PE, destinée à diriger les chômeurs potentiellement de longue durée, le plus vite possible vers l’entreprise. Quel était alors le but de Pôle Emploi? Tenter de tenter de trouver un travail en entreprise pour un chômeur qui peut en trouver facilement? On se moque de qui? Kamel n’a, à priori, pas le profil d’un chômeur longue durée, mais c’est pourtant au Cap vers l’entreprise qu’on l’a dirigé. Je ne suis pas en train de sous entendre que le Pôle Emploi est raciste en l’envoyant là-bas, du moins pas encore. Kamel a juste donné un métier trop dur à trouver pour notre cher Paul.
Il nous raconte son premier et dernier passage au Cap vers l’emploi à Val d’Europe en Seine et Marne.
« C’était affreux. On se retrouve en classe comme au collège sauf que tes camarades sont à 90% des blédards ou des Jacky. C’est la Mecque des chômeurs hardcore. C’est à peine si on se fait pas engueuler quand on arrive en retard de 5 minutes parce qu’on a été lâcher une taupe dans les teuchios du Cap, très propres by the way! Si vous avez envie de crotter pendant vos courses à la Vallée Village, venez y faire un tour, si toute fois vous avez une barbe de chômeur, une burka ou un boubou pastel, sinon vous allez faire tâche. Dans la salle de classe, un conseiller minable et dépressif avec une gueule de 68ard moustachu fan de Brassens, converti en prof de rien, nous apprend à devenir des winner de l’entreprise, en nous parlant comme des débiles profonds. Si vous faites la remarque au prof de boulot, il vous répondra qu’il s’exprime de cette manière parce que la moitié des gens ici présent ne parle pas français. C’est un peu comme si David Guetta s’adressait à des étudiants en musicologie, et prenait leurs silences exaspérés comme des preuves d’une différence de langage. Si ils sont là, connard, c’est qu’ils savent parler français. Apparemment, son statut du cowboy des glandeurs lui donne également le droit de nous faire revoir la façon de nous habiller et la manière de présenter son CV. Et si tu n’assistes pas à ces cours d’occidentalisation bureaucratique, tu es rayé de la liste Pôle Emploi. Et c’est à ce listing que fait référence notre énorme taux de chômage qui demeure bien en dessous de la vérité.
Or, ces cours ont lieu plusieurs fois par semaine! Tu parles de vacances! Même pas le temps d’aller passer un weekend à NYC. Quand vous parliez de camp de concentration, vous auriez pu dire camp d’extermination, leur but est bel et bien de vous éliminer des chiffres officiels. Voilà la technique du gouvernement pour réduire le chômage, faire craquer les chômeurs en les faisant se lever trois fois par semaine, et leur faire croire que leur look est la raison pour laquelle il n’y a jamais eu autant de chômage en France. Et si tu refuses d’aller au cours de CV et au cours d’entretien d’embauche, pour écouter un débile qui te parles comme à un idiot, tu es éliminé. Mais on s’en bat les couilles, c’est des arabes. Il ne faut pas oublier que c’est le boulot qui doit nous chercher, pas l’inverse. On a l’impression que la société nous rend service, si elle permet de nous enfermer 8h par jour devant un tapis roulant, à caler un cassoulet dans une boite. J’ai, après la première heure de cours, annulé mon inscription au Cap vers l’entreprise en prétextant que ma place n’y était pas, que je savais faire un CV et que j’avais un réseau un peu spécial d’entreprises, que moi seul connaissait. La meuf était conne, comme j’ai fait des études et que je ne vis pas à Sarcelles, elle m’a pris pour un gentil arabe et elle m’a ré inscrit au Pôle Emploi traditionnel. Fweedom comme dit mon pote Mamadou. Mais bon pote Aboubakar le blédard, lui, n’a pas eu cette chance. Ils ont wefusé son twansfewe. Je ne le reverrai jamais sortir de cette salle de classe du diable. J’y pense et puis j’oublie, moi j’aurais mes indemnités tranquilou. Comme c’est au Val d’Europe, j’en profite pour faire un petit tour à la Fnac pour m’acheter une X Box avec mon solde de tout con. Au rayon des télés à écrans plats, je retrouve presque tous mes camarades de classe, le côté Jacky, pas les bougnoules. C’était une journée flippante mais fun. »
Die Hard 11 : Une journée qu’en faire?
Après deux ans de voyages et de fun, car c’est connu, quand on est au chômage on s’éclate toute la journée devant la télé, Kamel n’a eu droit qu’à 3 entretiens TELEPHONIQUES pour vérifier qu’il était toujours en recherche d’emploi. Pour les gérer, nous vous avions auparavant sur ce magnifique blog donné quelques menus conseils pour pouvoir s’en tirer. C’est là ! Bien sûr, Kamel n’a pas craché sur les opportunités de travail qu’a pu lui dénicher Pôle Emploi durant ces 24 mois d’inactivité. Seulement, ils ne lui ont pas proposé grand chose, si ce n’est ce post d’animateur sur Canal Coquelicot, la chaine locale de Marne la Vallée. Dommage, ça n’a pas collé… Depuis quelques années, le demandeur d’emploi n’a pas le droit de refuser trois propositions de suite qui correspondent à sa demande. Encore faut-il en avoir trois, et être pris dans les trois. J’aimerais savoir si des gens se sont déjà fait radiés pour avoir refusé trois boulots qui correspondaient à leurs exigences. Je ne vois pas quel crétin refuserait un boulot qu’il a demandé au Pôle Emploi. Ils n’ont donc proposé, en deux ans, qu’UN SEUL boulot, et celui-ci n’avait rien à voir avec la formation de Kaka. Il avoue qu’il n’a pas non plus particulièrement tenté de trouver un job à tout prix par lui même. Quand on lui demande comment qu’il explique ce manque de motivation, il n’arrive pas à dire comment qu’il l’explique. Ses parents vivent confortablement et n’ont jamais manqué de rien, il a évolué dans un milieu où la valeur travail est importante, impossible pour lui d’expliquer cette léthargie inconsciente. Nous lui demandons alors de raconter ces mois de chômage pour dénoncer, enfin dans un média de masse, le fun que représente cette période.
« J’ai donc eu le droit à deux ans d’indemnités. Au niveau des prestations, c’est dommage de ne toucher que 70 % de son salaire. Cela baisse le niveau de vie, moi j’étais au smic et du coup c’est passé à 800 boules par mois seulement, en habitant à Paris c’était pas facile, j’ai dû sous-louer mon dressing à Sandou, un pakistanais. Perso, j’aurais préféré toucher l’intégralité de mon salaire pendant une période plus courte, ça m’aurait évité tant de cartons de marrons chauds et de bonhommes qui collent aux vitres dans mon salon. Du coup ça te fait changer plus ou moins ton rythme de vie, j’en connais qui ont dû déménager ou retourner habiter chez leurs parents. Mes journées se résumaient à faire des parties de X box et écouter du reggae de merde en fumant de la beuh. Tes amis te jugent, ne t’adressent plus la parole, ne n’invitent plus aux soirées, croient que ta vie est trop fun et commencent un peu à penser comme Bouvard. Tu lis des blogs de merde comme le Bômeur ou JTT, qui font passer le chômage comme un truc trop cool et tu commences à réfléchir. Même toi tu te dis que tu abuses, ce gros porc a réussi à te faire culpabiliser. Au début je cherchais du boulot, j’envoyais des Cv en suivant les conseils de mon agent à disposition. Après, vu qu’on ne faisait que m’envoyer des lettres types qui me remerciait de l’intérêt que je porte à leur entreprise de fils de pute, j’ai demandé à Pôle Emploi des stages. Mais impossible pour eux de le conventionner, bah oui, imaginez un peu que je trouve ma voie et un job! Leur seule proposition c’était de faire des stages de 6 mois, financés par Pôle Emploi, donc avec un salaire équivalent à tes anciennes prestations, c’est tout bénef pour l’entreprise. Mais comme il ne me restait pas 6 mois de prestations, cela n’a pas été possible pour Pôle Emploi de me payer ce stage. C’est dommage, c’était un boulot qui m’aurait botté je crois, c’était pour être gardien de nuit dans une équipe de foot qui joue tard le soir. C’est à ce moment là que j’ai décidé de plutôt m’orienter vers le management sportif, j’ai acheté Fifa 12.
Arrivé en fin de droit, je suis convoqué à un ultime rendez-vous. Ma conseillère avait changé, elle a rentré quelques infos sur un ordinateur, elle était contente. Elle m’a filé quelques annonces qui étaient déjà promues et un papier pour avoir droit au RSA. Elle m’a ensuite demandé mon CV et a fait des remarques sur le modèle de curriculum que mon précédent agent m’avait imposé. Le Cv, c’est un truc que tout le monde fait à sa manière, et proposer de refaire ton Cv, en France, c’est un signe de supériorité sociale. « Moi, j’ai du boulot, donc fais ton Cv comme le mien espèce de crouille », c’est un peu comme ça qu’on met ses couilles sur la table en France. Là, j’ai craqué. Je voyais ma vie professionnelle défiler devant mes yeux en trou de pine : retrouver un taf dans une entreprise, un joli CDD super sympa avec des gens qui se détestent. Et puis, arrivé en fin de mission, retourner encore et toujours chez Pôle Emploi. C’est comme ça que ça marche maintenant, rares sont ceux qui vont garder leur job pendant 30 ans. Seulement, je ne voulais pas retourner chez Pôle Emploi pour qu’une autre connasse me montre comment qu’on fait un CV, en me disant l’inverse de ce que m’avait craché la précédente. Je l’ai envoyée bouler, elle et son système de merde. Je lui ai mis une gifle. J’ai été au Domac près de chez wam, j’ai pris un double cheese et j’ai déposé mon Cv. Trois jours après je vendais des Big Mac et j’étais tranquille comme ça. Il y a un vieux proverbe tchétchène qui dit : « quand le lac est pollué, ne te fais pas chier à nettoyer avec tous ces connards, baigne toi dedans quand même ».
Conclusion
6 mois plus tard, Kamel est sorti de cette expérience grandit, il remplit enfin sa destinée d’arabe en servant des ados bourrés au domac de Parmentier, celui où le Coca a le goût de lessive de sperme, tous les weekends de 16h à 2h. Finalement, rien n’empêche Kamel d’aller au bout de ses rêves. Après tout, son père est arrivé y a 50 ans pour nous laver notre caca, il ne s’attendait tout de même pas à ce qu’on confie le budget pub de Mercedes à leurs mouflets. A quoi bon être banquier et s’en mettre plein les fouilles sous le dos d’états en faillite, alors qu’on peut picorer les restes avec des gens complètement idiots? En plus quoiqu’on en dise, ça coûte quand même bien moins cher que la fraude fiscale. Nous terminerons cet article par deux définitions.
Assister : secourir, aider quelqu’un, seconder, être présent.
Enculer : Pratiquer le coït anal. Se faire enculer. Colle ton corps ravi contre le mien qui meurt D’enculer la plus tendre et douce des fripouilles (Genêt, Poèmes,Condamné à mort, 1948, p. 25)
