De Don E. FauntLeRoy.
Mais surtout avec Steven Seagal.
Disponible sur streamiz.fr
Steven Seagal, avec ce film, donne sa lettre de noblesse au cinéma d’action. Genre encore sous considéré par les critiques, à part quand c’est Tarantino qui signe la bouze. C’est dommage car cette dernière production est un peu un Kill Bill à lui tout seul. On voit Steven en samaritain, on le voit trompé, on le voit en prison, et on le voit se venger. Retour sur un film qui vaut son pesant de teushi.
L’introduction du film est biblique. On nous présente le personnage de Harlem (toujours ce complexe récurrent chez Seagal de n’être qu’un sale babtou) sorte de Robin des bois moderne, volant l’argent des dealers pour le donner à des hopitaux pour enfants sur le point de fermer. Le premier dealeur est d’ailleurs sublime, regardez Pluto.
Une sorte de noir albinos tressé bien vénère qui a tendu un traquenard à notre bûcheron préféré. Biensur ça ne fonctionne pas. Steven a vieilli, certes. Mais l’âge c’est dans le tête, son bras a encore la force d’un zgeg de kenyan. Bref, ça castagne, tous se font défoncer. Niveau CSP, Seagal ne se fait plus chier, maintenant il a un putain d’appart et une gonzesse black qui fait des rêves prémonitoires (leur mise en scène est trop à chier). On voit son boyfriend en train de caner et biensur Steven n’y croit pas, mais décide néanmoins de raccrocher. On lui propose un job réglo. Vu la gueule du gars, avec tout le respect que je dois à S.S, il est bien con sur ce coup. Le vieux shnock qui lui balance le tuyeau ressemble à un cousin éloigné d’Emile Louis, ça sent le roussi. Mais Harlem fonce droit dans le mur. S’en suit une affaire qui tourne mal et une visite par la case prison. Le meilleur moment du film. Biensur le scénariste n’e s’est pas fait chier à montrer tout l’aspect juridique de sa condamnation, on passe de l’interpelation à la prison direque avec un fondu enchaîné et un bon morceau de hip hop pourri. S’en suitl’évasion la plus minable de l’histoire du cinéma américain, résumant la première saison de prison break à un plan bancal : le chef des blacks a un pote qui a un hélico qui passe à la prison deux jours-et-30 morts après l’entrée de Harlem dans le quartier le plus sécurisé du Névada. Quelle aubaine! Faire une scène de prison dans un film américain c’est facile. Vous prenez tout le personnel du KFC le plus près de chez vous, rajoutez les voisins méxicains, vous les maquillez un peu en badboys et hop vous les foutez dans des cages et leur demandez de rouler des mécaniques et de faires des gueules de méchant lorsque le héros passe. Attention, cela n’est pas du Audiard, nous ne sommes pas dans une prison de tapette. Mais rassurez-vous, ce ne sont pas trois bamboulas bodybuildés qui vont enculer Harlem sous la douche, loin s’en faut. L’après évasion est une vengence bien sanglante ayant pour but de sauver la gonze et l’honneur de Steven Seagal (ce qui est beaucoup plus important). Le tout parsemé de vannes mythiques, comme on en a l’habitude.
Au niveau technique la qualité est au rendez-vous. Le montage est gerbos, la prod a du se dégoter le monteur des clips de Matt Pokora (carrière américaine). Gros gros prix du jury jetenculetherese.com pour le scénario. Et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord : l’homophobie ambiante. Extrait du dialogue :
S.S : « Tu as vu sa démarche? Il sort de prison ou quoi? J’en connais pas trop de ces gars là mais lui, il a dû aller rendre visite à un copain. »
Son pote : « Si c’en est un, il fera moins de chichis pour balancer l’info! »
Voilà enfin un film qui ne fait pas dans la dentelle. C’est pas pour les fiotes, on annonce la couleur direct : on est entre couilles qui n’aiment pas les couilles. On est bien. On reprend une bière. Secondo, la structure du scénario en elle même est superbe. Steven remet en question son personnage d’intouchable dans ce film. On voit S.S dans une profession géniale, un idéal de vie. Un tueur de fils de pute, qui accompli ces missions impensables afin de faire de ce monde un monde meilleur. Quand Harlem va en prison, on assiste à une grosse remise en question de l’état. Nous avons devant nous un film politique, c’était déjà le cas dans Menace Toxique. Il est même question dans le film, de la mort de Steven Seagal, impensable il y a encore cinq ans. De plus, chaque scène d’action est ponctuée de réflections philosophiques à travers les conversations entre le sage et sa meuf médium. Et là c’est du profond. Bernard Henri Lévy et Stéphane Hesselpeuvent aller se rhabiller avec leurs bouquins de merde, là on a du level.
Au niveau du look, Steven est toujours manifik. En prison, il est le seul à pouvoir garder son énorme veste en jeans, certainement une dérogation pour sa carrure hors norme. En sortant, il porte une longue veste nazi en cuir marronnasse, dessinée par Galliano. On assiste ici à l’évolution du personnage de S.S, il devient de plus en plus sage, il commence à penser à la mort et se bat pour un monde idéal, au prix de la perte de nombreux membres. Steven Seagal est brillant, c’est la consécration, le pic d’une carrière exemplaire. Ce film est l’odyssée d’un homme qui touche au point culminant de sa vie. Comme dirait son pote black « Il peut te retourner un anus comme on retourne un gant ». Et c’est à peu de choses près ce que l’on ressent à la fin du film.
Un chef d’oeuvre, son meilleur film. 19/20