KILL SPEED 2010
De Jon Say Puki
Divx Uniquement.
Je t’encule Thérèse, c’est aussi la découverte de petits chef d’œuvres à peine sortis qu’ils sont déjà oubliés. C’est en fouillant sur Streamiz, magnifique outil de transmission du patrimoine cinématographique, que je trouve ce film, inconnu au bataillon, portant le doux nom de Kill Speed. Cela ne veut rien dire, j’aime ça, je balance la purée. S’en suit deux heures de pur bonheur, ce chef d’œuvre du cinéma américain d’action post Bruckenheimer doit être chroniqué sur ce blog, je m’en fais le serment.
Voyez plutôt ce superbe pitch : Strigger (nom de héros le plus mythique depuis John Spartan dans Demolition Man) est le leader d’un gang de quatres jeunes branleurs californiens qui transporte du Crystal Meth du Mexique aux USA. Le Crystal Meth, c’est la dernière drogue à la mode chez les petits connards pétés de tune du pays de Terminator. Jusqu’ici, ça sent le remake de Go Fast,l’inoubliable talent de Roshdy en moins, mais rassurez-vous, le transport est ici exécuté de mains de maître par des pilotes hors paires sur des avions giga rapides. L’introduction est culte, on y recense deux « fils de pute » et deux « suce ma queue » en dix minutes, ce qui est en général bon signe dans ce genre de production.
Niveau casting, on a du lourd. Strigger, le héros, est doté d’un charisme digne d’un présentateur de Direct 8. Le président des USA, tenez-vous bien, est incarné par le T1000 de Terminator 2,Jason Patrick, qui, ne s’étant pas remis de son second rôle minable dans la fin catastrophique de X Files, ne va pas relancer sa carrière sachez le. Le méchant est splendide, l’acteur est un
mélange entre Raël et Matt Pokora qui torture des noirs dans des cages en faisant des vidéos comme un taliban en rogne, j’adore. S’en suit toute une flopée de seconds rôles moules à gaufre aux répliques dignes de pré-ados bagarreurs du sud de la France. On peut voir un chef de la police qui ressemble à un banquier (le flic gros dans Heroes), un coéquipier au coeur d’or, un geek roux horrible (nous y reviendrons), un duo de pilotes de chasse comique, dont un qui a toujours un sandwich en plein vol, et une pétasse flic espionne (cramée à 30 000 km) qui couche avec le héros pour rapporter des infos au chef de la bac spéciale frontière.
Pourtant d’u point de vue scénaristique, c’était bien ficelé. J’ai cru en cette histoire d’amour. La coquine qui arrive seule en boite de nuit puis qui repart avec le héros, c’est crédible. De plus leur rencard (resto/avion/baise) sous fond de Tears For Fears version piano bar m’a paru convainquant, je ne pouvais me résoudre à penser au traquenard. On les voit s’aimer, on tombe même
amoureux de la fille parce qu’elle nous rappelle une vieille coiffeuse bandante de notre enfance, on croit qu’ils vont baiser et là… Non, ellipse… Ici, c’est le choc : on la voit se réveiller pour trifouiller dans le PC de Strigger (hommage en passant au faux systèmes d’exploitations dans les films d’action américain je suis fan à 200%!!!)! On n’y croit pas, on est comme le héros, on a encore des doutes. Le scénario nous emmène dans des détours encore peu explorés dans le cinéma d’action. La trahison, suivie d’une collaboration entre les passeurs et la police pour chopper le plus gros dealeurs mexicains très méchants, ça, on a jamais vu (en même temps je ne suis journaliste que depuis 4 jours)! La trahison a lieu, le gang est cerné, au prix tout de même de la perte d’un coéquipier crétin pendant une poursuite culte.
J’aimerais également faire quelques big up à quelques personnes de la prod :
Big Up à ceux qui ont fait la B.O : La bande originale du film, essentielle à l’ambiance. Elle est complète, il y a du néo métal, du punk, du hip hop, et cette fameuse reprise mielleuse de Tears for Fears, c’est 1998 à mort, j’adore.
Big Up à la prod : La mise en scène est palpitante, il y a toujours ce petit truc qui nous retient, comme par exemple l’avion qui calle ! Je ne m’y connais pas en avion, c’est justement à moi que s’adresse ce film. Le scénario a été pensé sans aucune connaissance technique, et c’est cela même qui faisait, je vous le rappelle, le charme de films comme Taxi ou Speed 2 Cap sur le danger (le meilleur).
Et Big Up à Graham Norris : C’est l’acteur qui joue Einstein, le geek roux qui reste au sol pour guider nos héros, tout en jouant à Counter Strike. Cet acteur est le sosie (roux) de Jake Gyllenhaal (le talent en moins), voyez plutôt. Bien sûr, faut voir vivant, mais je vous jure, c’est frappant.
En bref une bonne vieille merde à mater entre copains en racontant vos partouzes imaginaires. Assumons donc notre côté gros cons, en choisissant de ne plus regarder le pseudo second degré de Robert Rodriguez et autre Tarantino. L’action, ça ne se pense pas, ça se crache! Hélas le film n’a je crois pas été distribué en France (Ndlr : aucune recherche n’a été faite par l’auteur), seule une version streaming ou Divx pourra vous permettre de savourer ce chef d’œuvre où pour la première fois un acteur noir américain est kidnappé, torturé, (violé dans les bonus) enfermé, insulté(de fils de pute), est enfin sauvé puis ramené sain et sauf pour la fin du film. Il balance même la dernière réplique « Vous ne voulez pas attendre d’être à l’hôpital pour faire vos cochonneries» (de mémoire).
Du bon boulot, une belle morale. 14/20