Pourquoi la pub c’est de la merde et que si tu bosses dedans et bah t’es un connard ?

Kikoo les pubards, cet article vous est dédié. Ainsi qu’à tous les étudiants de l’Iscom, de Sup de pute, et toutes ces écoles de fils à papa qui pensent que c’est un métier qui s’apprend en 6 ans comme s’il s’agissait de chirurgie réparatrice. En réalité, c’est juste un job où il suffit d’être un connard malin pour donner à des clochards l’envie de s’acheter des aspirateurs wifi. Vos études finites, vous allez commencer à travailler dans une agence, sans savoir que ça se dit pas finites. Vous allez faire rentrer plein de pognon dans leur caisse et espérer ainsi toucher un salaire en zlotys, équivalent à celui des putes du quartier chinetoque de Belleville en plein hiver. Mais vous trouvez ça cool et classe néanmoins, ça en jette en soirée. 

Vos boss vous ont engagé parce que vous étiez jeune et dans le coup, on vous demande donc d’être révolutionnaire, original et d’avoir le modjo. Pas facile pour vous car vous êtes le genre de connard à avoir eu un bombers Schott à 12 ans et à vous être fait piquer l’étiquette à scratch par Mustapha comme une grosse victime. Alors parfois, quand vous prenez de la coke sur le cul tatoué d’une grosse conne pleine de cellulite en croyant révolutionner la tête de gondole, avec C2C en fond sonore, vous avez quelques pulsions rebelles par rapport à votre rôle dans la société. Mais c’est parfaitement naturel. Après, il faut savoir raison garder et sa grosse gueule fermer si demain matin, de Krisprolls dans ton Nescafé tu veux te goinfrer. Vos réflexions subversives sont-elles justifiées ou demeurent-elles de vulgaires crises passagères d’ado attardé fan de Michael Moore et de Rage Against the Machine ? Retour sur la journée type d’un connard qui bosse dans la com pour tenter de saisir le paradoxe.

Cet article est sponsorisé par les Poires à lavement Cooper

Culture pute

Ce matin pour te sortir la tête de ton cul sans poil, comme tous les connards qui bossent dans la com, tu as mis Nova et sa playlist de 5 titres en repeat entrecoupées de pubs pour des grandes surfaces ou des restos de légumes bio qui donnent la chiasse. Tu es donc au courant du prix du Kilo de Coraya, tu sais que Leclerc est le plus avantageux de tous les hyper marchés et il t’arrive même de siffler la chanson « le monsieur de chez Peugeot a quelque chose à vous dire » lorsque tu marches dans la rue.

Il est 11h, tu vas être en retard à ta réunion branlette du matin. Tu prends le métro. Tu es maintenant aware sur tout ce qui sort au cinéma, sans même t’en rendre compte. Rien qu’en voyant les affiches, tu sais ce que tu vas aller voir ce soir au Gaumont Parnass avec Cynthia, la stagiaire méga bonne qui vient de l’Efap (Ecole des Fils à Pute). Au boulot, tu es harcelé de spamms d’attachés de presses crevards et un pote t’envoie la dernière vidéo que Norman a faite pour les poires à lavement Cooper. Tu vas la trouver quand même trop chanmée et la partager avec tes potes qui disent derrière ton dos que tu es un sale con. Quand tu rentres chez toi tu regardes la téloche en fumant de la beuh, pour décompresser avant ta date avec Cynthia et chiller un peu t’as vu. Quand soudain, c’est le drame. Tu réalises que tu travailles pour Sheitan. Foncedé, tu vois le visage du démon pour qui tu bosses, tu prends conscience que la publicité est en fait un grand marabout noir de château d’eau avec un énorme zgeg qui t’encule en moyenne 2500 fois par jours (c’est une vraie info, j’ai fait l’Iscom). Tu décides donc de te mettre Guerilla Radio et de réfléchir à ta vie de fils de pute.

La télé, c’est de la grosse merde

Tu regardes la Télé donc, et tu réfléchis à pourquoi que c’est tout pourri les médias. Pourquoi est-ce que tout est fait aujourd’hui pour te tenir en mauvaise haleine et te vendre des conneries que tu peux même pas t’acheter parce que ton job ne te paye pas assez pour créer les pubs que tu te tapes ensuite toute la journée? Non content d’être des fils de pute et de ne pas avoir de face, les grandes marques ne nous sont même pas redevables de supporter tant d’horreurs au quotidien. Tu te dis qu’on devrait être payé pour être consommateur ou au moins gratifié par des programmes de qualité, de temps en temps. C’est vrai quoi, les gens donnent de leur personne en passant leurs weekend dans les magasins comme des gros beaufs en pensant que tous les autres gens sont des gros beaufs. On parle même d’ouvrir les commerces le dimanche. Il faut que tu quittes ton job, sinon tu vas aller en enfer.

Tu vas de plus en plus loin

Non mais continuez votre pétard et arrêtez de trouver cet article cliché et stupide. Réfléchissez mieux et essayez de relativiser. Qu’est-ce qu’une pub ? C’est ce que vous faites au quotidien, ce n’est tout de même pas de la gnognotte! C’est quand même une « oeuvre », un travail de gens qui ont passé du temps pour solliciter le con et prendre en otage son attention et sa capacité d’analyse (haha). Et lorsqu’une pub est bien foutue, on trouve ça cool et ingénieux. C’est alors que vous vous rendez compte que c’est encore plus tragique, car on est tombé dans notre propre piège à cons. Certains en viennent même à collaborer et à trouver les anti-pubs relous. Alors que souvent toi, ça te fait marrer les tags de caillera sur les affiches de films à chier. Tu trouves quand même que nous avons tendance à oublier qu’une pub c’est une image trop stylée conçue de toute pièce dans le but modifier ton comportement et t’inciter à faire comme tout le monde pour faire marcher la société de consommation, qui n’a trouvé que ça pour s’auto-alimenter et résister à l’assaut de ces sales chinois qui ne respectent pas les droits de l’homme (contrairement à nous lol). Tout en faisant fabriquer chez les jaunes les objets que l’on consomme tous les jours, c’est le contorsionniste qui se bouffe les burnes.

Tu vas beaucoup trop loin

En plus la pub, ça ne vend pas que des choses gentilles, loin de là. Plus tu réfléchis, plus tu deviens extrémiste et con et que même Bernard Thibault, il commence à trouver que ta rébellion elle pue du cul. Par exemple, tu penses qu’Hitler a réussi, à l’époque, à diaboliser plusieurs communautés grâce au pouvoir de symboles mensongers,  racistes et patriotiques. En ces temps caca, on salissait les juifs par l’image pour justifier de les envoyer se laver, aujourd’hui c’est Apple qui, par le même procédé, arrive à te vendre un amas de puces assemblées par des enfants violés et battus en te faisant croire que ça s’appelle un ordinateur du futur et qu’avec lui, tu seras le meilleur Dj de la planète avec ta daube à 3 000 boules que tu dois changer tous les ans. Bon, tes informations sont fausses et tu caricatures quand tu parles d’enfants violés, mais ça te fait du bien. Au final, tu commets l’ENORME ERREUR  de penser bêtement qu’Hitler et Apple utilisent les mêmes armes en soumettant une partie de la population mondiale pour le bonheur illusoire des autres et toi, bah tu bosses pour eux. Tu commences à te dire que les anti fascistes devraient s’attaquer aux annonceurs véreux, plutôt qu’aux twittos taquins et à des comiques plus près de l’hôpital psychiatrique que du Reichtag. Mais bon, arrête de tripper, tu enfonces des portes ouvertes, et les gens vont commencer à te critiquer dans les commentaires car tu pousses au Godwin. Pense à ton RDV avec Cynthia et pose ton oinj, tu ne vas pas refaire le monde en passant autant de temps à te branler la nouille, tu frises la pensée borderline conspirascioniste. Les annonceurs ne sont pas des nazis, juste des gens qui tirent un peu trop sur la corde.

Le ciné avec ta pouffiasse trop maigre

Le soir, au ciné avec ta pouffiasse, la crise de lucidité recommence car tu vas encore te taper de la pub. Avant le film, et pendant le film. Car aujourd’hui tous les longs-métrages se sont transformés en œuvres publicitaires géantes et éternelles grâce au placement de produits. En 2035 peut être que les gens zapperont des téléfilms de plus en plus merdiques et cheap, pour bifurquer sur des chaînes qui diffusent des pages de pubs réalisées par David Lynch ou Steven Soderbergh. Tu trouves que tu exagères en ayant de telles réflexions de punks à chien sous acide qui vient de découvrir que le monde n’est pas un pack de kro? Alors pourquoi tu crois qu’aujourd’hui les meilleurs scénaristes hollywoodiens bossent pour des séries télé? Depuis Twin Peaks, les séries d’ « auteurs » de qualité s’enchaînent sur les networks privées ricains qui se rincent en conséquence, faisant ainsi la nique au cinéma dit traditionnel, réservé maintenant aux beaufs qui y courent après un buffet tacos à volonté El Rancho car ils trouvent les séries trop longues et beaucoup trop intellectuelles. Un autre exemple de la montée de la pub face au cinéma : Avatar. Le seul truc bien de ce film censé être le plus grand divertissement technologique des années 2010, c’était la pub Haribo juste avant où les bonbons allaient partout dans la salle grâce aux lunettes 3D, le reste on dirait un jeu vidéo pourri. Cette pub Haribo est d’ailleurs la seule fois où j’ai trouvé la 3D cool, sinon perso ça me donne envie de gerber mes dips au bout de 10 minutes.

C’est la mort de l’art

Lorsque Cynthia rechigne à se laisser toucher le minou pendant la séance entre deux bouchées de popcorn qui sentent la cyprine, vous vous questionnez encore et toujours. Et pourquoi ne pas tout abandonner pour être un artiste ? Mais combien de vos amis de la com ont décidé de tout lâcher pour accomplir leur art tout pourri en croyant qu’ils allaient révolutionner le polaroïd ? Y a pas mal de déchets… Tu connais par contre plein d’amis artistes, qui pratiquent le dessin, la photo ou le graphisme, et qui finissent dans la pub en pensant faire de l’art. C’est l’époque qui veut ça, que tu te dis. Après tout, tu as raison, rien ne t’empêche, le soir après le boulot, de faire tes croûtes psychédéliques pour des soirées minimales bidons. Ceux qui savent écrire plus de 4 lignes d’affilés sans être lourds ou pompeux, se pensent, eux, plutôt écrivains. Mais encore une fois ils préfèrent écrire des punchline pour la dernière campagne de « Chantal t’as oublié le Cantal »que de terminer la comédie humaine de Balzac, ça rapporte plus et c’est beaucoup plus simple. Quoique il fallait tout de même la trouver Chantal.

Aujourd’hui, tout le monde est récupéré par la pub ou en a au moins le désir, ça paraît normal, sans quoi l’artiste maudit se verra obligé de raccrocher et de travailler à nouveau dans son bureau de merde où il finira exploité comme une grosse victime. Il n’y plus de place pour les artistes maudits. Au grand max t’es intermittent et t’es déjà considéré comme une bonne grosse merde. Aucun jeune parent ne voudrait ça pour son Killyan. Quand au cinéma, en France, il faut faire ce que tout le monde a envie de voir, pas la peine de tenter de faire un essai rebelle tout pourri et clicheton sur la société de consommation sous peine de n’intéresser que deux punks à chiens du Gévaudan. Est-ce vraiment la seule raison pour laquelle votre film ne sera pas produit? Est-ce que plus personne ne veut cracher sur la consommation aujourd’hui ? Ou serait-ce les médias qui n’aiment pas faire caca dans la gamelle dans laquelle ils bouffent ? Quoiqu’il en soit, la pub a gagné, plus personne ne se rebelle contre elle sans passer pour un excentrique. Laisse tomber l’art et ta réflexion de merde reste dans la com. Si tu veux t’exprimer, t’as qu’à faire un blog!

Le blog trop chanmé qui cartonne sur Paris

Même constatation sur le web avec la «nouvelle génération » de « comédiens-humoristes » qui ont buzzé sur la toile. En ce moment tout le monde parle des Norman, Baptiste Lorber, Cyprien et autres noms que souvent je ne connais pas, qui cartonnent sur le web mais se plantent à la télé. Et bien c’est normal, bordel à queue, ils sont certainement bourrés de talent ces petits jeunes et ont sans aucun doute plus de gouache que cet escroc de Gad Elmaleh, mais comment peut-on placer les sauces Benedicta dans un sketch censé être humoristique ? Les comiques sont suposés être subversifs et rebelles, sinon c’est juste mignon et ça ne fait rire personne à part ta mère, et encore elle est conne.

Bon vous me direz, ces blaireaux du net ne font pas de l’art. Mais sachez bien que les contemporains d’une nouvelle génération d’artistes ont toujours du mal à les reconnaître. Alors faisons comme si dans 30 ans des centaines de chinois plein aux as se battront pour acheter des vidéos des prouts de Baptiste Lorber, et souhaitons lui, et à toute sa petite bande de rigolos vendus au Grand Capital, que l’important c’est de faire rigoler les ados sur l’Internet, pas de leur vendre des barres de chocolat Ovomaltine. Vous avez voulu faire de la télé et vous vous êtes plantés. Ce que veulent les gens, ce sont des mecs qui font tout chez eux à l’arrache, pour le rire, en totale indépendance. Qui ne cherche pas à utiliser leur média censé être libre pour promouvoir des cassoulets William Saurin. Bande d’enculés.

Les artistes, comprenez ceux qui créent, sont en quelque sorte les globules blancs d’une société, et la pub les bouffe comme des Skittles, d’une façon ou d’une autre. Vous aurez donc compris ce que vous allez en conclure. Si la finance est le cancer de notre époque, la pub est sans aucun doute le sida de notre société. Alors protégez-vous avec Durex.

CONCLUSION (ouf)

Bon, à peine cette réflexion terminée, vous buvez un dernier verre avec Cynthia au Floréal. Vous êtes d’accord sur tout au sujet du film, ses nibards sont superbes, vous n’en n’avez plus rien à foutre de votre rébellion contre la pub et vous trouvez que vous avez été vachement lourd, long et puéril. Vous ne l’auriez certainement pas niquée si vous ne travailliez pas dans la pub. Alors remerciez plutôt le petit Jesus Coca Cola. Demain, vous retournerez gentiment bosser, comme un enculé qui ne cherche même pas à se retourner pour voir le visage de son agresseur.

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