Pitchfork Festival, vous n’y étiez pas, et vous avez bien fait !


Le Pitchfork festival, c’est la Mecque des hipsters du monde entier. La crème de la crème des groupes qui passent crème y jouent. C’est donc en bon mec branché que je propose d’y faire une pige non rémunérée pour Ragemag, mon magazine préféré.

J’y vais sans a priori. À vrai dire, au départ je voulais y aller et trouver ça trop bien, pour vendre ma chronique au Bonbon, qui jamais n’aurait accepté de publier le résultat final (finalement oui apparemment).

J’aimerais commencer par dénoncer la politique d’Heineken, avec leur grosse étoile rouge, qu’ils portent bien, ils prennent tous les festivals d’Europe, et du monde par les couilles avec leur politique du carnet de tickets et de la bière Heineken comme unique boisson, il est impossible d’être bourré à un festival de nos jours, à moins d’être cadre sup, et dans ce cas, tu vas pas aller t’emmerder dans des festoches de pécores. Après, les grands médias se demandent pourquoi les jeunes se droguent.

Ici, on est cool et ouvert t’vois, alors tous les styles sont confondus. Et c’est à peu près la seule promesse qui est respectée. En effet, en y allant une journée, c’était déjà bien trop, j’ai pu y voir du mauvais hip-hop, du mauvais rock et de la mauvaise électro.

L’ambiance générale

Le festival est horrible. Dans mon imaginaire, un festival, c’est un endroit en plein air, où il fait beau, où les gens sont ivres et drogués. Pas dans une halle sombre en novembre pour voir les dernières tendances, des groupes payés des fortunes pour jouer devant une horde de post-ados bourgeois hipsters qui n’y connaissent rien à la musique. Car si c’était le cas, ils ne crieraient pas comme des porcs à chaque titre pourrave de ces sous-groupes. Encore une fois, je ne suis venu que le vendredi. Peut-être que je n’ai pas eu de chance et que c’était vachement mieux les autres soirs, mais la subjectivité, c’est ça aussi le journalisme aujourd’hui. Il fallait me payer mieux que ça.

Tout de suite les reviews des concerts

    • Outfit : Je n’ai rien vu, je tisais devant la salle. Car non content de te fouiller jusqu’au fond du troufion pour voir si tu ramènes de l’alcool, je me doutais de la dictature Heineken qui fait que je n’aurais pas été bourré sans débourser 50 boules en bière. Du coup et bien désolé mais je n’ai pas vu Outfit. En même temps, vu la qualité des groupes d’après, je ne donne pas cher de la qualité du groupe de pré-chauffe.
    • Ratking : Petit groupe de hip-hop sans prétention, il ne manquerait plus qu’ils se la pètent. Ce n’est pas top, et bien figurez-vous que c’était le moins mauvais des concerts. Le flow des deux mecs ne cassaient pas des briques et étaient un peu démodés, faisant un peu penser aux premiers albums d’Asian Dub Foundation, mais le son derrière était parfois vraiment cool et avenant. En tout cas, c’était la seule fois où j’étais pris dans une ambiance de la soirée.
    • Jessie Ware : Premier ennui de la soirée. La chanteuse est bien mignonne mais les chansons étaient cul-cul et ses speechs entrecoupant les chansons devenaient vraiment insupportables.
    • Wild Nothing : J’étais persuadé que le concert allait être génial, mais très vite, je me suis rendu compte que jamais un groupe n’avait aussi bien porté son nom, c’est un grand vide sauvage. Les gars avaient des bonnes gueules et du bon matos (bah ouais je m’y connais en rock). Pourtant au bout de trois chansons, on se rend compte que le groupe n’est qu’une pâle copie des Cure, sauf que c’est nul. En effet, avec une voix plus merdique, le groupe enchaîne les titres sur lesquels on pourrait, une fois sur deux, chanter Just Like Heaven dessus. Et quand cela ne ressemble pas à Cure, ça ressemble aux Smiths. Mais rassurez-vous, le chanteur est aussi mauvais en Morissey qu’il l’était en Robert Smith. En partant, avant la fin du concert bien sûr, c’est rigolo de voir la tête des meufs qui kiffent trop la vibe avec leur look de pouffe indienne. J’ai envie d’enlever avec mes dents la 14e paire de boucle d’oreilles en plume que je croise, mais je me contente de gifler cette pute qui hurlait les paroles trop fort comme si c’était les New Kids On The Block.
      Note à Béné : Bien sûr, il ne faut pas prendre cet article au pied de la lettre. Je n’ai bien sûr gifflé personne durant le spectacle. Je me suis contenté de lui coller une crotte de nez sur son boule.
    • The Tallest man on earth : Juste un mec seul avec sa guitare. Il fait chier mais n’a aucun succès, donc il me fout un peu moins la rage que les autres. Je profite des slow braguettes de cet Elliot Smith raté pour piquer des tickets boissons aux couples qui se galochent pour tenter d’être bourré et prendre un peu de plaisir dans ce festival de merde.

Un point sur les toilettes : pour vous donner un avant goût de la populace, aux chiottes les mecs se cachent pour pisser ou attendent les cabines. Allez là, viens te mettre près de moi et montre-moi ta bite si t’es un homme. J’ai jamais pu saquer ces mecs qui allaient loin de toi dans les pissotières.

  • Robyn et aussi Chromatics : Alors c’était le ponpon, pendant les deux je me suis dit la même chose… on dirait un groupe de dance des années 1990. Robyn, je ne connaissais pas du tout, a un succès fou auprès des hipsters venus de l’Europe entière. Pourtant ce n’est que de la pop à la Lady Gaga enveloppé dans du Kraftwerk, bien foutu, certes, mais sur laquelle ces connards cracheraient tous si cela n’avait pas le label Pitchfork, les dictateurs du bon goût. Le magazine qui valide les groupes cool, qui décomplexent les amoureux de pop à la con. Bref, passons. J’attends Fuck Buttons et Animal Collective avec impatience, et pourtant…
  • Fuck Buttons : Du bruit. Du bruit cool mais du bruit. C’est bien, c’est trop cool le son, on bouge la tête, mais ce ne sont que des intros les mecs. C’est absolument pas agréable à écouter, et c’est chiant. Voilà je me casse encore une fois plus tôt, pour avoir des places cool pour Animal Collective.
  • Animal Collective : La déception. Que des nouvelles chansons issues du dernier album sur lequel je n’ai pas trop accroché. Encore une fois, je me suis fait chier au concert pour lequel j’attends depuis 16h dans ce lieu horrible. De toute façon t’es tellement fatigué d’avoir vu plus de merde qu’une dame pipi des puces de Clignancourt que même si les Pink Floyd avec Syd Barrett déboulaient en jetant des acides dans le public, et bah t’en aurais quand trop ras le boule.

Conclusion

Y a des gens qui ont payé 50 balles pour voir cette merde. Alors forcément ça exclue tout le petit peuple. Je n’ai croisé qu’un Noir au cours de la soirée, certainement une adoption. Tout le monde était blanc et sapé pareil, c’est à dire comme des cons. Big up à cette nouvelle mode horrible de la moustache qui se tortille au bout à la Salvador Dali, le prochain que je croise avec ce genre de fantaisie, je jure sur la Bible que je lui coince sa bouche dans ma fermeture éclair, ça me fera un sticker chanmé. Voilà, les Aryens ont gagné : on fait des super soirées avec des groupes pourraves que tout le monde trouve bien parce que Pitchfork adore, l’uniformisation des jeunesses hitlériennes est de retour.

, , , , ,